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Hier soir, c'était soirée film...

J'ai regardé Inside Llewyn Davis, le dernier film des frères Cohen (O'Brother, No Country for Old Men) qui a obtenu le grand prix du jury à Cannes l'année dernière.

L'histoire, vaguement inspirée de la vie de Dave Van Ronck (musicien et ami de Bob Dylan), suit quelques jours de la vie d'un chanteur folk moyen et "sans domicile fixe", puisqu'il essaie de crécher chez des amis chaque soir, dans un New York froid, sombre et couvert de neige.

Le début in medias res du film nous plonge au cœur d'un petit concert qui a lieu dans un bar, avec la chanson 'hang me, oh hang me', qui parle de suicide. Ça donne un peu le ton du film !

On reviendra à cette même scène de concert tout à la fin, comme pour signifier la répétition, l'inertie, voire la torpeur de la vie de ce jeune musicien.

Ayant connu un semblant d'heure de gloire avec son partenaire désormais décédé, il tente de percer avec un disque en solo, mais il va d'échecs en échecs, alors qu'il côtoie d'autres chanteurs dont nous, spectateurs, savons qu'ils finiront par être mondialement connus (Bob Dylan, Joan Baez...)

Tout au long du film, Llewyn, qui est comme un enfant rêveur et égocentrique, nous est antipathique et touchant à la fois, bien que ça paraisse paradoxal.

Deux exemples nous le prouvent :

Il tente à tout prix de s'occuper d'Ulysse, le chat roux de son ami, même s'il échoue lamentablement, le perd et cavale de manière vaudevillesque après lui (ou son sosie !) pendant presque un tiers du film.

De plus, il est ému lorsqu'il apprend par son ami gynécologue qu'il est père, son amie d'il y a deux ans ayant décidé sans lui dire de ne pas avorter. Ça serait attendrissant s'il n'apprenait pas ce fait au moment où il se rend au cabinet avec une autre femme pour un second avortement...

C'est au final l'histoire triste d'un musicien un peu raté, antihéros suprême, et adulte resté enfant, qui continue d'y croire, même lorsqu'il se prend des claques monumentales, notamment lors de son audition avec Bud Grossman où ce dernier lui dit qu'il n'a de charisme et de talent que pour être second dans un groupe.

En résumé, film à voir, où la musique est toujours au premier plan, et où l'on est sûr de croiser des personnages complètement atypiques, que ce soit par leurs faciès ou leurs caractères !

Réflexions sur Inside Llewyn Davis (spoilers !)
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