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En décembre dernier, j'assistais dans le cadre du festival d'automne de Paris à un spectacle-évènement du Ballet de l'Opéra de Lyon, dédié à la célébration de l'un des plus grands chorégraphes actuels : William Forsythe...

Cet américain au nom si difficile à prononcer pour les français, né à la fin des années 1940, a longtemps été le directeur artistique du ballet de Francfort, et est le fondateur de la Forsythe Company.

Ses compositions ont une approche déconstructiviste. Elles remettent en questions les codes de la danse classique et font appel à l'improvisation et aux techniques du contact, des formes représentatives d'un style de danse post-moderne né avec l'après-guerre.

Le spectacle que j'ai eu la chance de voir, intitulé Limb's Theorem et divisé en trois parties, rendait visible aux spectateurs les principes théoriques et esthétiques de la carrière du chorégraphe :

ENEMY IN THE FIGURE, pièce pour 11 danseurs, dont les décors et costumes sont également signés William Forsythe, est un véritable exercice de style sur le traitement de l'ombre et de la lumière. Un grand panneau de bois, placé au centre de la scène sert de point focal et une grande corde agitée par les danseurs nous hypnotise tout autant que leurs pas légers, à la fois fluides et saccadés, et dont les tourbillons sont accentués par leurs costumes à franges et froufrous...

Avec STEPTEXT, une pièce pour 4 danseurs, le spectateur est plongé dans le monde du tango ou bien du flamenco. Une danseuse habillée de rouge est entourée de trois hommes qui la mettent en valeur, notamment par les portés. Avec cette pièce, nous sommes clairement dans une forme de déconstruction du vocabulaire et des codes de la danse classique : bien qu'énergique, la danse tend à une forme de suspension de sa propre exécution, et permet une forme de narration chargée, proche du théâtre.

ONE FLAG THING, REPRODUCED, une pièce pour 14 danseurs, a été pour moi la plus surprenante. Lorsque le rideau s'est levé pour la troisième fois, la scène était couverte de nombreuses tables métalliques. Les danseurs, habillés de couleurs vives et rassemblés au fond, s’avançaient au fur et à mesure, répétant des morceaux de danses d'une façon mécanique, à la fois sous, sur et à côté des tables. Une ambiance de salle de classe agitée s'en dégageait pour son côté énergique, bouillonnant, et plein de vie... mais c'était à la fois une pièce ordonnée et sophistiquée.

Une soirée très réussie, en somme, qui m'a présenté un condensé de l’œuvre de Forsythe.

Le mois de la danse (2)...
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